Sexualité

Parler de la sexualité

 

Pourquoi est-ce difficile d’aborder la sexualité?

Comme adulte, notre aisance à parler de sexualité aux enfants et aux ados peut varier, et ce, pour plusieurs raisons.

Le public

On peut avoir une aisance à parler de sexualité en général, mais avoir de la difficulté à en parler à ses propres enfants, étant donné qu’on se sent plus impliqué émotivement dans leur éducation.

L’aisance

On peut avoir de l’aisance à parler de certains sujets, et une réticence à en aborder d’autres (p. ex: je suis à l’aise de parler d’ITSS, mais pas de peine d’amour). C’est propre à chacune et chacun et c’est normal de ne pas être à l’aise avec tous les sujets.

L’histoire

Tout le monde a une sexualité, et les expériences de vie teintent notre vision de la sexualité. Vous, comme parent, il se peut que vous ayez des enjeux personnels qui viennent teinter votre aisance à aborder ce sujet. C’est tout à fait normal!

Les mots

Il se peut tout simplement que vous éprouviez de la gêne, qu’il soit difficile de trouver les mots pour parler de sexualité.

L’importance du ton

Même si le comportement sexuel de notre enfant peut surprendre, ou que son exploration sexuelle peut nous mettre parfois mal à l’aise, il est préférable de ne pas chicaner l’enfant qui a des comportements sexuels. On peut privilégier un ton accueillant, mais ferme et rassurant. Si cela vous déstabilise et que vous avez l’impression d’avoir chicané votre enfant, n’oubliez pas que vous pouvez toujours revenir sur vos paroles, avec un peu de recul! Il n’y a rien d’irrécupérable.

Si toutefois votre enfant a des comportements où il ne respecte pas les règles ou les limites d’une autre personne, vous pouvez agir avec plus d’autorité et intervenir de la même façon que vous le feriez pour n’importe quel autre comportement qui n’est pas acceptable pour vous.

Quelques conseils pour se sentir plus à l’aise d’aborder la sexualité

Regardez au-delà des relations sexuelles

Rappelez-vous que parler de sexualité, ce n’est pas seulement parler de génitalité ou de relations sexuelles, au contraire! Quand vous apprenez à votre jeune à s’affirmer, à exprimer ses émotions, à comprendre le fonctionnement de son corps, quand vous lui parlez d’amour, de relations interpersonnelles, de respect, de biologie, vous faites de l’éducation à la sexualité. Donc, vous en faites sûrement déjà, sans vous en rendre compte!

Écoutez-vous

Soyez à l’écoute de vos propres limites. Vous n’avez pas à être à l’aise d’aborder tous les sujets, ni à être spécialiste d’aucun sujet. Vous pouvez répondre aux questions qui vous rendent plus à l’aise et référer votre enfant ou votre ado à des ressources complémentaires pour aller chercher d’autres informations (p. ex: livres, site internet de Tel-jeunes, un autre adulte significatif en qui votre jeune a confiance).

Avouez ne pas tout savoir

Une intervention toute simple comme «Je te remercie de me poser la question, tu fais bien de m’en parler; je ne sais pas trop quoi te répondre, mais j’aimerais bien qu’on trouve la réponse ensemble» est déjà une très bonne intervention en éducation à la sexualité. Elle démontre à votre jeune que vous l’accompagnez dans la recherche d’informations justes et fiables et vous lui apprenez que c’est normal de ne pas tout savoir!

Utilisez des sources externes

Vous pouvez utiliser des situations à l’extérieur de la vie de votre jeune pour aborder certains sujets: regarder une émission qui traite de sujets comme les relations amoureuses pour débuter une discussion, parler d’un couple qui vous entoure, des relations amoureuses de ses amies ou amis… Les situations extérieures, dans les médias ou la vie quotidienne, sont souvent de bons prétextes pour ouvrir le dialogue, observer le point de vue de votre jeune sur une situation et vous permettre de passer des messages que vous trouvez importants.

Pas de bonnes ou mauvaises réponses

Rappelez-vous qu’il y a rarement de bonnes ou de mauvaises réponses à une discussion sur la sexualité. Au-delà des formules toute faites, l’objectif est d’amener votre jeune à avoir un jugement critique sur différentes situations liées à sa vie amoureuse et affective, à la sexualité, aux relations… Cela lui permettra de prendre des décisions éclairées sur les choix qui s’offrent à lui, en sachant qu’il peut compter sur vous pour en discuter.

L’ouverture: puissant levier face à votre ado

Dans les premières expériences sexuelles, le jeune vit beaucoup d’insécurité et se questionne sur plusieurs sujets. Dites-vous que s’il veut de l’information, il ira la chercher, que ce soit dans les livres, sur Internet, auprès de ses amies et amis, de ses frères et sœurs, de vous, d’une intervenante ou un intervenant ou de ses partenaires. Si vous lui donnez une information adéquate et que vous vous faites preuve d’ouverture dans les discussions, vous augmenterez les chances que votre adolescente ou adolescent se tourne vers vous lorsqu’il en aura besoin.

Quelques exemples de questions qui peuvent permettre d’ouvrir la discussion: 

  • Que penses-tu de la relation entre ces personnages de ta série?
  • Ton amie qui est en peine d’amour, comment elle prend soin d’elle en ce moment?
  • Ta tante et ton oncle se séparent, ce qui crée beaucoup de conflits… ça doit être difficile pour ta cousine. Tu en penses quoi?
  • J’ai lu que beaucoup d’ados envoyaient des sextos. Tes amis et toi, vous en pensez quoi, de ça?
  • Selon toi, qu’est-ce qui pousse les adolescents à en envoyer malgré les risques?
  • Quand j’étais plus jeune, on ne savait rien de la contraception. J’ai l’impression que ça a changé. Est-ce que je me trompe?

Comment faire pour passer le bon message au bon moment?

Profitez de ses questions

Si votre jeune aborde avec vous certaines préoccupations en lien avec la sexualité («c’est quoi une fellation?», «c’est dégueu un condom…»), c’est un signe que celui-ci démontre un intérêt. Une bonne occasion de discuter du sujet avec lui! Lorsqu’un parent ne sait pas quoi dire, il peut choisir de lui renvoyer la question. Par exemple, «où as-tu entendu parler de fellation?», «qu’est-ce qui t’amène à te questionner sur ce sujet?», etc.

Appuyez-vous sur des messages existants

Puisque les messages traitant de sexualité sont omniprésents dans les revues, les journaux, à la télévision, sur le Web, sur les affiches publicitaires, pourquoi ne pas vous en servir pour entamer une conversation sur la sexualité avec votre jeune? Celui-ci pourrait donc émettre son opinion et il s’agirait alors d’une bonne occasion pour vous de discuter de valeurs avec lui et du sens que ces messages véhiculent au sein de notre société.

Engagez le sujet de la contraception

Lorsque votre jeune commence à se montrer curieux, c’est signe que c’est le moment de parler de contraception. Mais beaucoup d’adolescentes et adolescents ont des réticences à aborder la sexualité avec leurs parents. Vous pouvez alors utiliser des prétextes: une émission à la télé, un livre sur le sujet posé dans le salon, etc. Vous pouvez aussi lui offrir des condoms ou encore proposer à votre adolescente un rendez-vous médical pour une contraception hormonale.

Proposez des lectures

Donnez à votre jeune des livres d’information sur la sexualité qu’il pourra consulter quand il en aura envie. Vous pouvez aussi lui suggérer la lecture de la section Sexualité du site de Tel-jeunes, qui regorge d’informations utiles sur la sexualité, les premières fois, la contraception, les ITSS, etc.

Lectures et ressources

Quelques trucs pour répondre à une question sur la sexualité: 

  • Nommez à votre enfant que sa question est pertinente, qu’il a très bien fait de venir vous en parler (pour lui permettre de savoir que vous acceptez de répondre à ses questions).
  • Retournez la question à l’enfant: toi, que sais-tu de ça? Ou pour comprendre le sens de sa question, vous pouvez lui demander ce qui l’amène à la poser. Vous aurez donc possiblement plus de contexte autour de son questionnement.
  • À partir des informations que votre enfant vous donnera, corrigez certains renseignements erronés s’il y a lieu et ajoutez-en si nécessaire. Vous pouvez aussi valider les informations justes qu’il connaît et qu’il vous rapporte (p. ex : tu as raison, c’est vrai ce que tu dis, tu as une belle réflexion sur le sujet!). De cette façon, vous mesurez où l’enfant en est rendu dans sa compréhension du sujet, et vous savez jusqu’où aller pour ne pas dépasser son besoin.
  • N’oubliez pas de le féliciter d’avoir posé sa question, vous pouvez même lui dire qu’il n’est sûrement pas le seul à se poser cette question à son âge.
  • Si vous sentez que votre enfant a beaucoup de questions, vous pouvez lui offrir un livre qui parle de sexualité. Et qui sait, vous pourriez même vous servir de ces lectures pour aborder certains sujets, pour vous aider à trouver les mots adéquats.

À garder en tête

Sexualité rime toujours avec santé

La plupart des adolescentes et adolescents n’aiment pas parler de santé sexuelle avec leurs parents. Elles et ils savent qu’elles et ils doivent se protéger, mais pas toujours à quel moment ni comment le faire.

Ce qu’il faudrait dire aux jeunes est que pour faire une bonne utilisation du condom, nous devons le porter du début à la fin des contacts sexuels. Quant à la pilule contraceptive, l’adolescente doit la prendre tous les jours à la même heure, sinon le moyen perd de son efficacité. Sachez aussi que la plupart du temps, la porteuse ou le porteur ne présente pas de signe visible de son ITSS.

Pas besoin de tout savoir

Il n’est pas important de savoir si votre adolescente ou adolescent a une vie sexuelle active pour lui offrir votre soutien. Elle ou il préfèrera probablement ne pas vous en parler, à moins d’avoir besoin de votre aide. Si votre adolescente ou adolescent vous demande un rendez-vous médical ou le droit d’utiliser un contraceptif hormonal (p. ex.: la pilule contraceptive), il est fort possible qu’elle ou il se sente prête ou prêt à aborder ces sujets.

La santé sexuelle peut être une porte d’entrée pour parler d’autres aspects de la sexualité et des relations amoureuses. Toutefois, il est possible que la conversation soit brève. Afin de favoriser la communication, évitez que vos échanges prennent la forme d’un interrogatoire. N’oubliez pas qu’en tant que parents, nous n’avons pas besoin de tout savoir au sujet la sexualité de notre jeune. Par exemple, l’accueillir dans ce qu’il vit et répondre à ses questions est parfois bien suffisant!

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