Orientations sexuelles et identités de genre

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Pour certains parents, les thèmes d’orientation sexuelle et d’identité de genre peuvent être délicats à aborder avec leur adolescent. Démontrer du soutien et de l’ouverture est un bon point de départ. Voici quelques pistes pour vous aider à prendre part à la conversation.

L’orientation sexuelle

L’orientation sexuelle se définit comme l’attirance sexuelle ou amoureuse d’une personne: vers les gens du même sexe (homosexualité), vers l’autre sexe (hétérosexualité) ou entre ces deux pôles (bisexualité, pansexualité, asexualité et bien d’autres). L’orientation sexuelle d’une personne, c’est celle avec laquelle elle est intimement à l’aise, et ce, peu importe ses comportements sexuels.

 

L’identité de genre

L’identité sexuelle fait référence à l’expérience intime et personnelle d’une personne à se considérer comme une femme, comme un homme, ou comme un mélange des deux. C’est une façon de se percevoir et de s’identifier, que cela soit en accord avec le sexe biologique ou non.

 

On pense souvent à tort que le sexe biologique d’une personne à la naissance est soit mâle, soit femelle. Pourtant, même à ce sujet, il existe des nuances possibles. Certaines personnes naissent avec des organes génitaux différents, c’est-à-dire qu’ils sont intersexués.

 

L’identité de genre peut être cohérente ou non avec l’expression de genre, qui correspond à la manière dont une personne est féminine, masculine, ou les deux à la fois. Il faut comprendre que le genre fait référence aux critères de notre société qui dictent ce qui est considéré comme masculin ou féminin. Une personne peut exprimer son genre à travers son apparence, son habillement, ses comportements, les activités qu’elle choisit ou le prénom qu’elle se donne, par exemple.

 

Les attitudes aidantes chez les parents

Il n’est pas toujours évident pour le parent de faire preuve d’ouverture et d’acceptation lorsqu’une situation le bouleverse. Le parent peut sentir de l’ambivalence entre l’idée de laisser son jeune exprimer qui il ou elle est et celle de le protéger du jugement des autres.

 

Même pour des parents pour qui l’acceptation de leur enfant tel qu’il est semble évidente, l’adaptation peut être longue et parsemée d’embuches. Ils peuvent ressentir une pression sociale, un souci de faire la bonne chose pour leur enfant, du stress à l’idée que leur enfant soit malheureux, de l’impuissance et de la solitude.

 

Le soutien des parents est important pour le bien-être de leur jeune. Il est donc pertinent de réfléchir à nos attentes et aux stéréotypes que nous entretenons. Il est de bon conseil pour notre jeune de démontrer des attitudes favorables à l’égalité des sexes et d’offrir des possibilités variées quant à l’expression de son genre.

 

Il est important pour un parent de:

 

  • Se questionner sur ses valeurs et ses attitudes par rapport au genre. Par exemple, accepterais-je d’appeler mon enfant par un prénom différent de celui que je lui ai choisi? Accepterais-je de mettre du vernis à ongles à mon garçon? Que dirais-je à ma fille qui veut toujours s’habiller avec les vêtements de son frère? Comment réagirais-je si mon fils me présentait son chum?
  • Créer un climat d’ouverture dès l’enfance. Sans être homophobe, un parent pourrait tenir des propos hétérosexistes. L’hétérosexisme est le fait de présupposer qu’une personne est hétérosexuelle. Ainsi, sans mauvaises intentions, le parent pourrait demander à sa fille «As-tu un petit chum à l’école?» ou à son garçon «Commences-tu à t’intéresser à des filles?». Or, le vocabulaire que nous choisissons peut faire passer le message à notre jeune qu’il ne répond pas à nos attentes ou qu’il ne cadre pas dans le moule. Le jeune LGBTQ+ pourra interpréter cela comme du rejet de son identité et ce pourrait être plus difficile pour lui de faire son coming out. Nous pouvons alors utiliser un vocabulaire plus ouvert: «Es-tu en amour?», «As-tu quelqu’un dans ta vie?».
  • Écouter son enfant, l’aimer et le soutenir. Finalement, bien que cela puisse être parfois surprenant ou déstabilisant pour un parent, il est important de croire l’adolescente ou adolescent LGBTQ+ qui fait son coming out, de ne pas douter d’elle ou de lui et de lui dire qu’on l’aime en étant accueillant et à l’écoute.
  • Il est possible que, pour l’adolescente ou adolescent, son orientation sexuelle ne soit pas encore claire. À cet égard, lui permettre de vivre cette période de questionnements ou de flou identitaire pourrait s’avérer bénéfique. Pour elle ou lui, le fait de parler de ses questionnements à son entourage peut l’aider à se définir et à consolider son identité sexuelle.
  • Respecter le rythme de son jeune. Le coming out, ou les révélations concernant l’orientation sexuelle, l’identité sexuelle ou l’expression de genre sont des processus très personnels.

 

C’est la personne qui décide du moment où elle veut dévoiler son orientation sexuelle et à qui elle veut le faire. Il est important de ne pas brusquer notre adolescente ou adolescent alors qu’elle ou il n’est pas encore prête ou prêt. Par exemple, même si vous pensez connaître l’orientation sexuelle de votre adolescente ou adolescent, il peut être traumatisant pour elle ou lui de se faire mettre au pied du mur ou de se faire confronter. Passez plutôt des messages d’ouverture à la discussion et laissez votre enfant venir vers vous au moment qui lui semble opportun.

 

  • Faire un effort de tolérance et d’acceptation. Et ce, autant face à l’identité de l’enfant que face aux jugements des autres.
  • Au besoin, se tourner vers des intervenantes ou intervenants spécialisés, tels que des psychologues, sexologues, des pédopsychiatres ou des ressources communautaires regroupant des parents qui vivent la même réalité (Enfants Transgenres Canada, Coalition des familles LGBT) peuvent vous aider si vous en ressentez le besoin.