Sexualité

 

Définitions

Identité sexuelle

L’identité sexuelle fait référence à l’expérience intime et personnelle d’une personne à se considérer comme une femme, comme un homme, ou comme un mélange des deux. C’est une façon de se percevoir et de s’identifier, que cela soit en accord avec le sexe biologique ou non.

Orientation sexuelle

L’orientation sexuelle se définit comme l’attirance sexuelle ou amoureuse d’une personne: vers les gens du même sexe (homosexualité), vers l’autre sexe (hétérosexualité) ou entre ces deux pôles (bisexualité, pansexualité, asexualité, hétéroflexibilité, homoflexibilité et bien d’autres). L’orientation sexuelle d’une personne, c’est celle avec laquelle elle est intimement à l’aise, et ce, peu importe ses comportements sexuels.

Expression de genre

L’expression de genre représente la manière dont une personne est féminine, masculine, ou les deux à la fois. Il faut comprendre que le genre fait référence aux critères de notre société qui dictent ce qui est considéré comme masculin ou féminin. Une personne peut exprimer son genre à travers son apparence, son habillement, ses comportements, les activités qu’elle choisit ou le prénom qu’elle se donne, par exemple.

Sexe biologique

On pense souvent à tort que le sexe biologique d’une personne à la naissance est soit mâle, soit femelle. Pourtant, même à ce sujet, il existe des nuances possibles. Certaines personnes naissent avec des organes génitaux différents, c’est-à-dire qu’ils sont intersexués.

Sexualité des ados: mythes et réalités

Parler de sexualité avec les jeunes les incitera à avoir des relations sexuelles

FAUX. Faire l’éducation à la sexualité n’amènera pas l’adolescente ou adolescent à être active ou actif sexuellement plus rapidement. Au contraire, les informations et les discussions pourront amener le jeune à réfléchir à ses propres valeurs et besoins, elles augmenteront ses connaissances sur les comportements sexuels sécuritaires. Ces apprentissages leur permettent de mieux se connaître et de peser les avantages et inconvénients de leurs décisions, ce qui est lié au retardement des premières relations sexuelles et à une utilisation plus adéquate des moyens de protections contre les ITSS (infections transmissibles sexuellement et par le sang) et les grossesses non planifiées.

Les jeunes sont sexuellement actifs plus tôt qu’avant

FAUX. L’âge moyen de la première relation sexuelle n’a pratiquement pas changé depuis 1980 (16,5 ans selon les données canadiennes et québécoises). Bien qu’on pense à certains phénomènes sociaux tels que la sexualisation précoce ou la présence de plus en plus évidente de la sexualité dans la sphère publique, les impacts sont bien présents sur les adolescentes et adolescents, mais pas quant à l’âge des premiers comportements sexuels. En secondaire 5, la moitié des élèves pourrait avoir eu une première relation sexuelle, ce qui implique que 50 % des élèves ne sont pas actifs sexuellement et n’ont pas encore connu une première relation sexuelle. De plus, parmi ceux qui l’ont connue, il est probable que certains n’aient pas eu d’autres expériences depuis.  

Piège à éviter: véhiculer le message aux jeunes que les adolescentes et adolescents sont plus actives et actifs sexuellement qu’avant peut créer une pression, leur donner l’impression qu’ils ne sont pas «normaux» ou qu’ils sont en retard sur leurs camarades (source: Blais, M., Raymond, S., Manseau, H. & Otis, J. (2009). La sexualité des jeunes Québécois et Canadiens. Regard critique sur le concept d’hypersexualisation. Globe, 12(2), 23-46).

Il vaut mieux parler DES premières expériences sexuelles plutôt que de LA première relation sexuelle

VRAI. Bien que la première relation sexuelle soit souvent la façon dont les adolescentes et adolescents vont aborder le sujet de la sexualité, il est recommandé de parler plutôt DES premières expériences sexuelles. La première fois réfère plus souvent à la première pénétration vaginale, ce qui exclut d’autres comportements sexuels (touchers, caresses, baisers) contribuant à la découverte de soi et de l’autre, en plus d’exclure les relations avec une personne de même sexe. Par ailleurs, ces premières expériences sexuelles sont utiles au jeune pour comprendre jusqu’où il est prêt à aller, pour définir ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas.

Les adolescentes et adolescents n’utilisent pas de moyens de contraception lors de leur première relation sexuelle

FAUX. 85 % garçons et 78 % des filles ont déclaré avoir utilisé un moyen de protection la première fois qu’ils ont eu des relations sexuelles. Le condom est la méthode contraceptive privilégiée par les adolescentes et adolescents. 90 % des jeunes de 15 à 24 ans déclarent utiliser habituellement au moins un moyen de protection (Institut de la statistique du Québec, 2014). Fait intéressant: le fait d’acheter, de posséder ou d’avoir accès à des condoms augmente les chances qu’ils soient utilisés comme moyen de protection à la première expérience sexuelle (source: Lambert et coll., 2017).

Plus de la moitié des ados en couple ont vécu au moins une forme de violence dans leur relation amoureuse

VRAI. 58 % des adolescentes et adolescents interrogées et interrogés dans une étude sur le parcours amoureux des jeunes (PAJ) disent avoir vécu au moins un épisode de violence psychologique, physique ou sexuelle au cours de la dernière année. Rappelons-nous que les ados en couple doivent composer avec tous les aspects de la vie amoureuse pour la première fois: mettre des limites, communiquer ses besoins, être à l’écoute de l’autre tout en prenant soin de soi, gérer les conflits, et gérer parfois le sentiment de trahison, de jalousie, etc. Il importe donc de porter attention à ce qu’ils peuvent vivre dans leur relation, et à prendre au sérieux les épreuves qu’ils traversent en couple pour les aider.

Bien que les filles soient plus nombreuses à en être victimes (surtout pour la violence sexuelle), la violence dans les fréquentations amoureuses à l’adolescence se caractérise par la mutualité: on observe souvent des comportements violents de la part des deux partenaires. Une plus grande proportion de ces victimes de violence sont les personnes LGBTQ+, en plus de souvent subir de l’intimidation homophobe.

La majorité des jeunes s’échange des sextos

FAUX. C’est environ 8 % des élèves de secondaire 1 à 5 ayant accès à un cellulaire qui ont déjà envoyé un sexto (source: Steeves, 2014). On peut avoir l’impression que les jeunes s’échangent plus de sextos que dans la réalité, car lorsque les adultes sont confrontés à ces situations, cela peut créer beaucoup d’impuissance. De plus, le caractère légal de ces pratiques rend ces situations complexes. On observe cependant que les ados se demandent souvent comment refuser ou mettre des limites, lorsque les sextos sont demandés dans le cadre d’une relation amicale, intime ou amoureuse et qu’ils ne souhaitent pas déplaire.

IMPORTANT: sur le plan légal, toute image d’un jeune de moins de 18 ans étant nu, partiellement nu ou adoptant des poses suggestives est considérée comme de la pornographie juvénile. Une personne qui possède ou distribue ces images peut être accusée de possession ou de distribution de pornographie juvénile. Depuis 2015, le partage non consensuel d’une image intime constitue une infraction au Code criminel.

Développement psychosexuel

Un enfant apprend à découvrir différentes sphères de la sexualité:

1. Le corps: réactions physiques de mon corps à différentes situations (p. ex: j’apprends que quand je touche à mes parties sexuelles, c’est agréable).

2. Les émotions: j’apprends à reconnaître mes émotions envers les autres, par exemple la différence entre l’amitié et l’amour, mes émotions quand on me fait des câlins.

3. Le rapport avec les autres: respect et écoute des limites et des frontières des autres, apprendre à faire respecter mes propres limites.

4. Les connaissances: apprendre de nouvelles choses, comment on fait les bébés, comprendre les changements de la puberté dans mon corps, etc.

Comportements sexuels attendus selon l’âge

Sexualité des enfants: questions fréquentes

Les garçons sont-ils plus intéressés par la sexualité que les filles?

Non, les garçons n’ont pas plus d’intérêt que les filles envers la sexualité. Les adultes peuvent avoir cette impression parfois, car ce sont des stéréotypes qui sont largement véhiculés dans la société. Toutefois, les filles, tout comme les garçons, ont une curiosité pour la sexualité et ressentent du plaisir dans la sexualité. Chaque enfant évolue différemment, qu’il soit garçon ou fille. C’est la personnalité de chaque enfant qui le rend unique, et l’intérêt envers la sexualité est bien personnel, et n’est associé à aucun genre ou à aucun sexe.

Capsule de Tel-jeunes

Les enfants ressentent-ils du plaisir sexuel?

Les enfants ressentent du plaisir sexuel, c’est un plaisir sensoriel pour commencer. Par exemple, un jeune enfant qui touche à ses parties sexuelles en ressentira les effets dans son corps, pourra aimer cette sensation et même vouloir recommencer! La différence avec le plaisir sexuel adolescent ou adulte, c’est que ce plaisir n’est pas associé à un fantasme ou à une pensée sexuelle, par exemple. Le désir de se rapprocher de l’autre, de vivre une sexualité à deux, les intérêts et les goûts sexuels apparaissent davantage à la puberté et se précisent à l’adolescence. Les jeunes enfants sont, pour leur part, dans l’exploration et la curiosité tout au long de l’enfance, et apprennent à gérer leurs émotions et les rapports interpersonnels en lien avec ces découvertes!

Même si les comportements sexuels de mon enfant sont sains et normaux dans son développement, est-ce que je dois intervenir?

Oui! Lorsque l’enfant a des comportements sexuels d’exploration (masturbation, curiosité du corps des autres), c’est une très bonne porte d’entrée pour faire l’éducation à la sexualité, comme:

  • Parler d’intimité, de frontières.
  • Recadrer certains comportements (p. ex: ce qu’on ne peut pas faire en public).
  • Faire la prévention de la violence sexuelle (souligner les gestes adéquats et inadéquats, parler de la différence entre la sexualité des adultes et la sexualité des enfants, rappeler à l’enfant que personne ne peut toucher à ses parties intimes – et que lui non plus, ne doit pas toucher aux parties intimes des autres).
  • Ouvrir le dialogue avec lui sur plusieurs sujets, et lui démontrer qu’il peut venir vous poser des questions! De cette façon, votre enfant sait vers qui se tourner en cas de besoin.
Parler de sexualité aux enfants, est-ce nocif pour eux? Est-ce qu’on peut aller trop loin?

Généralement, parler de sexualité aux enfants, quand les informations sont adaptées à leur âge et à leur niveau de développement, ne donne pas d’idées aux enfants et ne les traumatise pas, au contraire: cela répond à des questions qu’ils se posent naturellement! Toutefois, il est normal de vouloir que les informations transmises soient adaptées à ce que notre enfant connaît et a envie de savoir.

Une question sur la sexualité peut aussi surgir de nulle part, et nous surprendre! Que ce soit à l’heure du bain (souvent une période où les tout-petits découvrent leur corps et les différences sexuelles), ou quand ils entendent une information de nature sexuelle dans la cour d’école, les enfants se tournent souvent vers leurs parents pour répondre à leurs questions.

Doit-on utiliser les vrais mots pour parler des parties sexuelles?

Bien qu’il soit très commun que certaines familles utilisent parfois des surnoms pour parler des parties sexuelles comme la vulve, le pénis, les fesses et les seins, il est préférable d’utiliser les vrais mots pour parler de ces parties du corps, et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, parce que si ce sont seulement ces parties du corps qui ont un surnom (alors qu’un coude, un menton, un genou n’a pas de surnom!), on inculque sans le vouloir à l’enfant que tout ce qui entoure ces parties du corps peut être tabou. Présenter à l’enfant ce tabou de la sexualité peut avoir plusieurs impacts: lui faire comprendre qu’on ne doit pas parler de ces parties du corps ou de la sexualité, lui démontrer que les adultes ont une gêne à en parler, et donc qu’on ne peut pas en parler ou poser de questions…

Cela peut également inhiber l’enfant dans l’expression de certaines limites ou émotions par rapport à sa sexualité. En effet, mettre des vrais mots sur ces parties du corps lui permettra de s’affirmer plus facilement, et de vous parler plus clairement de ses malaises, ce qui est un facteur de protection très important pour la prévention de la violence sexuelle.

Mon enfant est-il obligé de donner des câlins et des becs à tout le monde?

Les adultes prennent souvent pour acquis qu’ils peuvent demander ou donner des becs ou faire des câlins aux enfants quand on ils en ont envie. Toutefois, laisser le choix à notre enfant d’offrir ou non des marques d’affection lui permet d’apprendre que l’adulte ne peut jamais exiger quelque chose de lui, ce qui est un facteur de protection contre la violence sexuelle. On apprend aussi à l’enfant qu’il peut être à l’aise de donner un câlin une fois, mais refuser à un autre moment. Ce sont des notions de consentement qui peuvent être acquises très tôt dans la vie de l’enfant. Comme parent, si notre enfant voit qu’on lui laisse le choix de démontrer son affection et sa politesse autrement (p. ex: en faisant au revoir de la main à distance, en remerciant chaleureusement une personne après une visite, mais sans contact physique), on lui démontre qu’on appuie qu’il mette ses limites auprès des autres; un apprentissage très important sur le plan des relations interpersonnelles.

L’idée de ne pas insister pour que l’enfant offre des bisous et des câlins peut être difficile à comprendre pour certaines personnes de la famille (p. ex: grands-parents, tantes, oncles) qui ont envie de créer un lien avec votre enfant. Beaucoup de parents communiquent avec LigneParents pour apprendre à mettre des limites avec certains membres de leur famille à ce sujet. N’hésitez pas à nous contacter pour qu’on regarde ensemble des conseils qui pourraient vous aider.

La puberté chez les jeunes

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Lectures et ressources

Les risques associés à la consommation de pornographie

La consommation de pornographie à l’adolescence n’est pas sans risque. Un jeune qui fait son éducation sexuelle en regardant de la pornographie enregistre dans son cerveau de fausses informations sur la sexualité en pensant qu’elles sont vraies, ce qui pourrait entraîner des difficultés sexuelles et susciter de l’anxiété de performance. Par exemple, un jeune qui prend l’habitude de consommer de la pornographie pourrait développer des difficultés à s’exciter seul ou avec son ou sa partenaire. De plus, regarder de la pornographie peut créer une dépendance.

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Diversité sexuelle: genre, orientation, identité

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