Si vous croyez que votre jeune pourrait penser au suicide, vous pouvez lui demander si c’est le cas et lui parler directement de vos inquiétudes. Aborder de front ce sujet permet au jeune souffrant de se sentir compris et considéré. C’est une première étape très importante.
Situation d’urgence ou pas?
Dans ce genre de situation, il est toujours préférable de se tourner vers une professionnelle ou un professionnel. En effet, il est difficile de rester neutre en tant que parent. Gardez en tête que certaines questions peuvent vous permettre d’évaluer l’urgence de la situation. Il s’agit de demander directement au jeune s’il pense au suicide. Si la réponse est oui, nous lui demandons alors s’il a pensé au moment où il pourrait le faire, par quel moyen et à quel endroit. Il s’agit aussi d’évaluer d’autres éléments pouvant être déclencheurs d’un passage à l’acte.
Éléments déclencheurs:
- Est-ce que mon jeune est seul?
- Est-il impulsif?
- Est-ce qu’il a déjà tenté de mettre fin à ses jours?
- Est-il désespéré?
- Est-il sous l’effet de substances ou a-t-il un problème de consommation de drogue ou d’alcool?
C’est une urgence
Si le jeune a la réponse aux questions concernant le lieu et la façon dont il compte se suicider et qu’il compte le faire dans les 48 heures, il s’agit d’une urgence suicidaire qui nécessite des soins urgents. Nous pouvons alors téléphoner au 911 ou l’amener à l’hôpital et, si possible, éloigner le moyen avec lequel le jeune pourrait se suicider. Le but étant d’éloigner notre jeune du danger et de gagner du temps afin qu’il puisse changer ses pensées et écarter ainsi un passage à l’acte potentiel dans un bref délai.
Dans certains cas où notre jeune penserait au suicide sans nécessairement en préciser le moment, le moyen et le lieu, nous pourrions choisir quand même de l’amener aux urgences s’il présente un ou plusieurs éléments pouvant déclencher un passage à l’acte.
Il est à noter que pour mesurer l’impulsivité de notre jeune, nous pouvons lui demander sur une échelle de 1 à 10 (1 n’étant pas du tout impulsif et 10 totalement impulsif) à combien il se situe quant à sa capacité de contrôler son envie de se suicider. Moins il sera capable de se contrôler, plus le chiffre sera élevé et plus la situation sera inquiétante.
Ce n’est pas une urgence
Dans les autres cas, par exemple, si notre jeune pense au suicide, mais n’a pas de plan précis, s’il sait quand et où il se suiciderait, mais le ferait dans plus de deux jours et ne présente pas d’autres éléments pouvant être déclencheurs d’un passage à l’acte, nous pouvons lui offrir de consulter et lui parler de l’importance de ne pas rester seul avec sa souffrance.
Par exemple, un jeune dans cette situation pourrait rencontrer une intervenante ou un intervenant de son école, se présenter au CLSC et dire à la personne à l’accueil qu’il a des idées suicidaires pour pouvoir rencontrer quelqu’un. Il pourrait également consulter une ou un psychologue en pratique privée.
Dans toutes les situations
Il est souhaitable de dire à notre jeune que nous nous inquiétons pour lui, que nous l’aimons, que nous sommes prêtes et prêts à l’aider et à le soutenir dans sa recherche de solutions pour aller mieux et que nous le souhaitons en vie. Nous pouvons alors lui nommer une activité que nous avons envie de faire encore longtemps avec lui. Nous pouvons aussi recevoir notre jeune dans sa souffrance, l’inviter à nommer ses émotions et l’accueillir sans le juger.
Une situation où notre jeune pense au suicide peut être très éprouvante, très difficile à vivre pour un parent. Dans un tel contexte, il est important d’aller chercher du soutien parental, de ne pas rester seule ou seul avec ses émotions de tristesse, de colère, ou de désespoir. N’hésitez pas à en parler à une professionnelle ou un professionnel de LigneParents.