Mon ado pense au suicide, que faire?
Découvrir que votre ado pense au suicide est une situation extrêmement difficile. Il est important de réagir rapidement et calmement, en lui montrant votre soutien et en évaluant le niveau d'urgence de la situation.
À retenir
👉 Évaluez le risque de passage à l'acte. Si vous identifiez un risque de passage à l'acte imminent, appelez immédiatement le 911 ou rendez-vous aux urgences.
👉 Dites à votre ado que vous l'aimez et que vous êtes là pour l'aider. Encouragez-le.la à parler à un.e professionnel.le de la santé mentale.
👉 Cette situation est difficile pour vous aussi, n'hésitez pas à demander de l'aide et du soutien.
Si vous croyez que votre jeune pourrait penser au suicide, vous pouvez lui demander si c’est le cas et lui parler directement de vos inquiétudes. Aborder de front ce sujet permet au jeune souffrant de se sentir compris et considéré. C’est une première étape très importante.
Évaluez le niveau d’urgence
Dans ce genre de situation, il est toujours préférable de se tourner vers une professionnelle ou un professionnel. En effet, il est difficile de rester neutre en tant que parent. Gardez en tête que certaines questions peuvent vous permettre d’évaluer l’urgence de la situation.
Il s’agit de demander directement au jeune s’il pense au suicide. Si la réponse est oui, nous lui demandons alors s’il a pensé au moment où il pourrait le faire, par quel moyen et à quel endroit. Il s’agit aussi d’évaluer d’autres éléments pouvant être déclencheurs d’un passage à l’acte. Par exemple :
Est-ce que mon.ma jeune est seul.e?
Est-iel impulsif?
Est-ce qu’iel a déjà tenté de mettre fin à ses jours?
Est-iel désespéré.e?
Est-iel sous l’effet de substances ou a-t-iel un problème de consommation de drogue ou d’alcool?
C’est une urgence
Si votre ado a la réponse aux questions concernant le lieu et la façon dont iel compte se suicider et qu’il compte le faire dans les 48 heures, il s’agit d’une urgence suicidaire qui nécessite des soins urgents. Nous pouvons alors téléphoner au 911 ou l’amener à l’hôpital et, si possible, éloigner le moyen avec lequel le jeune pourrait se suicider. Le but étant d’éloigner notre jeune du danger et de gagner du temps afin qu’il puisse changer ses pensées et écarter ainsi un passage à l’acte potentiel dans un bref délai.
Dans certains cas où notre jeune penserait au suicide sans nécessairement en préciser le moment, le moyen et le lieu, nous pourrions choisir quand même de l’amener aux urgences s’iel présente un ou plusieurs éléments pouvant déclencher un passage à l’acte.
Pour mesurer l’impulsivité du jeune, on peut lui demander sur une échelle de 1 à 10 (1 n’étant pas du tout impulsif et 10 totalement impulsif) à combien iel se situe quant à sa capacité de contrôler son envie de se suicider.
Ce n’est pas une urgence
Dans les autres cas, par exemple, si notre jeune pense au suicide, mais n’a pas de plan précis, s’iel sait quand et où iel se suiciderait, mais le ferait dans plus de deux jours et ne présente pas d’autres éléments pouvant être déclencheurs d’un passage à l’acte, nous pouvons lui offrir de consulter et lui parler de l’importance de ne pas rester seul.e avec sa souffrance.
Par exemple, un.e ado dans cette situation pourrait rencontrer une intervenant.e de son école, se présenter au CLSC et dire à la personne à l’accueil qu’iel a des idées suicidaires pour pouvoir rencontrer quelqu’un. Iel pourrait également consulter un.e psychologue en pratique privée.
Exprimez vos inquiétudes à votre ado
Dans toutes les situations, il est souhaitable de dire à notre jeune que nous nous inquiétons pour lui.elle, que nous l’aimons, que nous sommes prêt.e.s à l’aider et à le.la soutenir dans sa recherche de solutions pour aller mieux et que nous le souhaitons en vie. Nous pouvons alors lui nommer une activité que nous avons envie de faire encore longtemps avec lui.elle. Nous pouvons aussi recevoir notre jeune dans sa souffrance, l’inviter à nommer ses émotions et l’accueillir sans le.la juger.
Savoir que son ado pense au suicide peut être très éprouvant et difficile à vivre pour un parent. Dans un tel contexte, il est important d’aller chercher du soutien parental, de ne pas rester seul.e avec ses émotions de tristesse, de colère, ou de désespoir. N’hésitez pas à en parler aux intervenant.e.s de Tel-jeunes Parents.
Le suicide d’un.e ami.e de votre ado
Le suicide d’un.e ami.e proche amène souvent votre jeune à vivre un deuil, à se questionner sur le suicide et à vivre de la culpabilité. Iel aura d’autant plus besoin de votre soutien, de votre écoute et de votre accueil:
Écoutez votre jeune et donnez-lui l’espace nécessaire pour verbaliser ses émotions à son rythme.
Normalisez les émotions vécues.
Invitez votre ado à trouver des actions à sa portée qui pourraient lui permettre de retrouver un certain pouvoir et, ainsi, l’aider à se sentir mieux.
Restez alerte face aux symptômes de traumatisme et à tout changement soudain chez votre jeune qui vous permettraient de croire qu’une aide professionnelle serait appropriée.