Santé mentale

Diagnostic

 

Développement normal, difficulté ou diagnostic?

Certains comportements de notre jeune peuvent nous questionner, voire nous inquiéter: mon enfant est-il normal? A-t-il un trouble de santé mentale? Il faut faire attention aux hypothèses et aux diagnostics que nous posons.

Par exemple, un enfant peut avoir une période normale dans son développement où il confronte davantage ses parents, sans pour autant avoir un trouble de l’opposition. Un enfant peut aussi avoir une difficulté en particulier, par exemple être de nature anxieuse, sans toutefois avoir le diagnostic de trouble d’anxiété.

Les nuances entre ces différences peuvent être floues. N’hésitez pas à contacter les professionnelles et professionnels de LigneParents pour y voir plus clair, ou à en consulter d’autres qui pourront vous guider dans l’analyse des comportements de votre enfant.

Diagnostic d’un trouble de santé mentale

Qui peut donner un diagnostic?

Poser un diagnostic est réservé exclusivement à certaines professions du domaine de la santé. Ces professionnelles et professionnels s’appuient sur une liste de critères précis, en plus d’évaluer l’intensité et la durée des symptômes avant de poser un diagnostic. Un suivi psychothérapeutique peut être offert, notamment, par des psychologues, des travailleuses sociales et travailleurs sociaux, des psychoéducatrices et psychoéducateurs, etc. Par ailleurs, la prescription d’une médication, si nécessaire, est un acte réservé aux professionnelles et professionnels de la santé (médecins, psychiatres ou pédopsychiatres).

Peut-on se fier à des critères vus sur Internet?

Nous avons tous des traits de personnalité qui nous distinguent et nous rendent uniques. Lorsque nous cherchons des réponses sur Internet à certains traits de personnalité, il est possible de rapidement passer du «trait» au «trouble» alors qu’il y a une énorme différence entre les deux. Avant de diagnostiquer un trouble, il est utile qu’une personnalité soit bien définie et construite, ce qui n’est pas le cas à l’adolescence. Si certains problèmes de santé mentale sont perceptibles dès l’adolescence, il est important de savoir que le fait de diagnostiquer un jeune en plein développement n’est pas toujours recommandé. En résumé, il est utile de faire preuve de prudence avec les diagnostics en santé mentale pendant l’adolescence et de tenir compte des situations que l’adolescente ou adolescent vit dans l’évaluation de son état général.

Mon enfant croit avoir un diagnostic de santé mentale: comment réagir?

Certains jeunes vont tenter de mettre des mots sur leurs difficultés en faisant des recherches, ou en consultant certaines personnes (amies et amis, proches, professionnelles et professionnels). Il peut arriver que leurs hypothèses soient justifiées, mais il faut toujours consulter un médecin pour recevoir un diagnostic.

Chose certaine, un jeune qui partage une hypothèse de diagnostic (p. ex: je crois que j’ai un trouble anxieux ou je crois que je fais une dépression), c’est un jeune qui vit une souffrance et qui tente de l’expliquer ou de l’exprimer. Il faut entendre quelles sont les émotions du jeune derrière l’étiquette qu’il souhaite poser sur sa souffrance: l’accueillir sans le juger, explorer avec lui ce qui lui fait croire cela. On peut ensuite aller chercher des informations sur la différence entre des difficultés et un diagnostic (p. ex: entre déprime et dépression, entre stress et anxiété), ce qui permet d’envisager l’ensemble de la situation et de tenter de départager certaines informations. Par la suite, vous pouvez inviter votre jeune à consulter un spécialiste de la santé mentale (intervenantes ou intervenants, psychologues) et un médecin, pour mieux comprendre ce qui se passe.

Quand consulter?
Un jeune peut traverser des moments ou des états d’âme difficiles et avoir besoin d’aide psychologique. Il est temps de s’inquiéter quand l’état général de notre jeune ne s’améliore pas ou même se détériore après quelques semaines, que sa vie sociale en souffre et que même sa motivation à étudier ou à travailler est affectée.
Quoi faire pour aider notre jeune à consulter?

Si le jeune a 13 ans ou moins, le parent peut prendre rendez-vous avec une ou un psychologue, une psychoéducatrice ou un psychoéducateur ou une travailleuse sociale ou un travailleur social pour lui.

Si le jeune a plus de 14 ans, un parent ne peut pas l’obliger à consulter une professionnelle ou un professionnel de la santé mentale. Toutefois, le jeune n’est pas tenu d’avoir l’autorisation de ses parents pour consulter. Ainsi, si vous avez sa permission, vous pouvez demander de l’aide au CLSC ou trouver une ou un psychologue dans le réseau privé. Certains cégeps et universités offrent aussi des services psychologiques à moindre coût. Cette option peut être utile pour les personnes qui se butent à une longue liste d’attente dans le réseau public.

L’étiquette du diagnostic

Elle permet de... Mais elle peut...
Se rassurer sur son propre état Ne pas représenter la réalité de tout le monde
Expliquer des comportements ou des émotions récurrents et souffrants Être empreinte de préjugés et stéréotypes
Mieux comprendre son état et mieux l'expliquer aux autres Être stigmatisante
Obtenir des pistes de solutions Donner l'illusion d'une fatalité

 

Miser sur les forces de votre jeune

L’important lorsqu’un jeune vous parle de la crainte ou de l’impression d’un diagnostic, c’est d’accueillir et de ne pas juger son émotion, et d’aller chercher des informations et des ressources professionnelles par la suite.

Avec ou sans diagnostic, il est important de mettre les forces de notre jeune en lumière, ainsi que les moyens qu’il met en place pour avancer et affronter ses défis. Cela lui permet de prendre du pouvoir sur la situation plutôt que de se voir uniquement comme quelqu’un vivant sous l’étiquette d’un diagnostic ou d’une difficulté, quelle qu’elle soit.

Il est donc important de garder en tête que l’enfant ne se résume pas à son diagnostic et que tous ses comportements ne sont pas liés à son diagnostic.

Parent avec un trouble de santé mentale diagnostiqué

Annoncer et expliquer notre diagnostic à notre enfant

Dire la vérité à un enfant ou à un ado réduit généralement les malentendus. Il est tout à fait possible d’expliquer à notre enfant les difficultés que nous vivons dans un langage adapté à son âge, à son niveau de développement et à sa personnalité. Faire preuve d’honnêteté et de transparence à l’égard de votre jeune témoigne de votre force et de votre authenticité et vous permettra par ailleurs d’exprimer davantage vos besoins dans différentes situations. Bien sûr, si vous venez tout juste de recevoir un diagnostic, vous pouvez attendre d’être prête ou prêt pour en parler à l’enfant, et même aller chercher du soutien pour le faire (conjointe ou conjoint, amie ou ami, membre de la famille proche, professionnelles et professionnels de la santé). Expliquez à votre enfant les grandes lignes de ce que vous vivez (les émotions que vous ressentez, les comportements qui en découlent). Vous pouvez rassurer votre enfant en lui faisant savoir que vous recevez de l’aide pour surmonter la situation: cela démontrera à l’enfant que vous n’êtes pas seule ou seul et le rassurera.

Faire preuve d’ouverture

Acceptez toutes les questions ou émotions que vous percevez lorsque vous parlez à votre enfant de vos difficultés, mais aussi après l’annonce du diagnostic et lorsque des difficultés se présentent en lien avec la maladie dans votre famille. Les enfants ne réagiront pas tous de la même façon. Certains pourraient être très ouverts et à l’aise avec la situation. D’autres pourraient ressentir de l’inquiétude, de la tristesse, de la colère et de l’incompréhension. Des réponses justes à leurs questions et la validation de leurs émotions permettent généralement d’apaiser rapidement ces réactions émotives normales.

Rester parent au-delà du diagnostic

Même après l’annonce d’un diagnostic ou en faisant preuve d’ouverture devant vos difficultés, il est important de ne pas mettre constamment l’accent sur cela. Vous restez un parent à part entière, avec vos qualités habituelles. Pour l’enfant, l’idée que son parent vive des difficultés n’est pas nécessairement nocive, mais il a besoin de voir que son parent continue d’être son parent, en dehors de tout ça.

Offrir du soutien en dehors de la famille

Puisque votre enfant pourrait ressentir des émotions par rapport à ce vous vivez et une gêne d’en parler directement, n’hésitez pas à lui offrir des ressources pour explorer ses questions (p. ex: un proche de la famille qui est au courant de la situation, des ressources d’aide pour les proches).

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