Automutilation ne veut pas dire idées suicidaires
Apprendre qu’une adolescente ou un adolescent s’automutile représente souvent un grand choc, et il arrive fréquemment que nous associions cette pratique avec l’idée que le jeune a des idées suicidaires et souhaite mettre fin à sa vie. Pourtant, l’automutilation et la tentative de suicide sont tout à fait différentes l’une de l’autre. Une personne qui s’automutile cherche avant tout à évacuer sa souffrance et n’a pas l’intention de se suicider, même si ces deux problématiques peuvent parfois coexister. De manière générale, il s’agit pour la personne de canaliser sa détresse plutôt que de vouloir mettre fin à ses jours.
Blesser l’extérieur pour «soulager» l’intérieur
L’automutilation est avant tout une blessure physique infligée à soi-même pour exprimer de manière concrète une angoisse ou un traumatisme psychologique. Qu’il s’agisse de coupures, de gravures, de brûlures sur la peau, ou encore d’ongles ou de cheveux arrachés, cette pratique est une tentative de contrôle sur une souffrance incontrôlable.
Le fait de se blesser «à l’extérieur» soulage temporairement la souffrance «intérieure». Alors qu’une anxiété qui lui semble insurmontable l’envahit, l’adolescente ou adolescent se soulage physiquement en s’automutilant. Cependant, cet apaisement n’est que passager et laisse souvent place à un sentiment de honte et de culpabilité, puis à l’envie irrépressible de recommencer.
Un cercle vicieux
La majorité des adolescentes et adolescents ayant recours à cette pratique vit ainsi souvent un paradoxe. D’un côté, elles ou ils veulent arrêter de s’automutiler, mais, de l’autre, cette méthode est leur moyen de soulager la souffrance qui les envahit.
En tant que parent, il est important de considérer l’automutilation comme un comportement généralement addictif. Il est donc difficile pour l’adolescente ou l’adolescent de le cesser de soi-même.
Il s’agit d’un comportement qui peut régresser et cesser lorsque le jeune va chercher de l’aide rapidement. Toutefois, les pratiques d’automutilation peuvent vite empirer puisque, pour obtenir les mêmes effets de soulagement qu’au départ, les adolescentes et adolescents auront tendance à s’automutiler plus fréquemment et plus profondément.