Nier ou pas?
La maladie, quelle qu’en soit sa durée ou sa gravité, est une épreuve qui marque psychologiquement, socialement et physiquement la vie d’un individu. Plusieurs parents hésitent donc à discuter d’une telle réalité avec leur jeune, soit pour éviter d’y être eux-mêmes confrontés davantage, soit, plus souvent, pour protéger leur jeune des souffrances qu’elle implique.
Choisir de nier ou de masquer volontairement la réalité au jeune pour lui éviter des souffrances est une option séduisante, mais qui pourrait entraîner des conséquences:
- Le jeune, très sensitif, peut ressentir que quelque chose ne va pas au sein de la famille. Il peut sentir que l’atmosphère à la maison se modifie. Il peut voir son parent anxieux, triste ou fatigué. Il peut constater que l’organisation familiale n’est plus la même. Il peut remarquer des changements physiques chez la personne malade, etc. Bref, il peut sentir que quelque chose ne va pas.
- Puisque son parent tente de masquer la réalité, le jeune peut alors se mettre à douter de ses perceptions, ce qui, plus tard, pourrait avoir des conséquences sur sa confiance en lui.
- Si rien ne lui est expliqué, le jeune doit vivre seul l’anxiété que les non-dits génèrent chez lui, lui qui n’est pourtant pas encore suffisamment outillé (intellectuellement et émotionnellement) pour bien comprendre et bien gérer ce qu’il vit. Pouvant laisser libre cours à ses pensées, il pourrait imaginer bien pire que la réalité, ce qui pourrait lui faire vivre encore plus d’angoisse.
- Si le jeune vient à découvrir le mensonge, même par «omission», cela pourra entraîner chez lui une perte de confiance envers son parent.