Le jeune et la maladie grave d’un parent
Les parents peuvent vivre un évènement difficile au cours de leur vie (maladie, handicap, dépression, etc.). Alors moins en forme et avec moins d’énergie, ils peuvent voir un changement dans la relation avec leur enfant.
Alors qu’il devrait vivre dans une certaine insouciance propre à son âge de développement, le jeune, confronté aux réalités de la souffrance ou de la perte, ressent diverses émotions et se questionne.
Face à la maladie d’un proche, le jeune peut:
- Être amené à ressentir de la colère du fait qu’il n’a pas un parent comme les autres et que sa réalité familiale est différente de celle de ses amies et amis. Il est alors important de maintenir les limites et de garder un cadre: tout en reconnaissant les émotions de l’enfant par rapport à la situation du parent, communiquer avec respect reste primordial.
- Se sentir différent des autres.
- Se sentir coupable de ce qui arrive à son proche.
- Vivre divers stress liés aux réalités de la souffrance et de la mort.
- Se sentir responsable de son proche et tenter d’en être le protecteur, alors que ce n’est pas son rôle. Même s’il est normal que la dynamique familiale change lorsqu’une famille vit une épreuve, les enfants peuvent aider sans se surresponsabiliser. Malgré les épreuves que vivent les parents, les besoins de l’enfant restent les mêmes. On peut remercier son jeune de participer lorsqu’il le fait, lui donner des responsabilités à la hauteur de ses capacités, mais lui rappeler qu’il n’est pas obligé et qu’un enfant reste un enfant.
- S’inquiéter de l’«après», notamment en ce qui le concerne et ses habitudes de vie.
Annoncer son propre diagnostic
Le parent doit décider d’annoncer son diagnostic à son rythme. Cela dit, choisir d’informer l’enfant très tardivement pourrait insécuriser ce dernier et créer de l’incompréhension.
Lors de l’annonce d’un diagnostic, il est préférable de dire seulement ce qu’on sait et de ne pas s’avancer sur ce qui reste inconnu afin de ne pas décevoir l’enfant et de ne pas lui créer des attentes irréalistes. Le parent peut aussi le rassurer sur le soutien qu’il reçoit et normaliser les émotions de tous: «je me sens triste d’être malade, mais je sais que telle ou telle personne pourra m’aider et je sais ce que je dois faire pour aller mieux, alors ça me rassure».
En laissant suffisamment d’espace à leur jeune pour qu’il vive sa souffrance, en le laissant exprimer librement ses émotions, en étant à son écoute et en étant présents pour lui, les parents peuvent accompagner leur jeune dans cette épreuve et, ensemble, affronter cette dure réalité. Une aide professionnelle pourrait aussi permettre au jeune et à ses parents de cheminer à travers cette réalité.
