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De 3 à 5 ans

Compréhension de la mort

L’enfant de 3 à 5 ans n’a toujours pas les capacités requises pour bien comprendre le concept de la mort. Pour lui, la mort est simplement une séparation, un abandon momentané. Il est incapable de comprendre le caractère définitif de la mort puisqu’il n’a pas encore intégré ce concept à son univers. Puisque pour lui la mort est réversible et temporaire, une vieille personne pourrait choisir de redevenir vivante après son décès.

À sa manière, l’enfant de 3 à 5 ans comprend quand même la perte de l’être cher. Par exemple, lorsqu’il trouve que sa maman est morte pour «assez» longtemps et qu’elle ne revient pas le voir, cela le blesse inévitablement. Puisque c’est l’âge de la pensée magique (tout part de lui et est à cause de lui), il peut parfois croire à tort que ses pensées ont causé la mort de la personne, ou encore, qu’il peut la faire revivre s’il le désire très fort.

Pour évacuer sa souffrance, l’enfant pleure, s’active et joue. Oui, il arrive qu’un enfant de cet âge utilise le jeu (en lien avec la mort, l’accident, la maladie, les funérailles, l’enterrement, etc.) afin d’évacuer ses émotions et, surtout, de se redonner un peu de contrôle sur la situation. Parler à la personne décédée ou garder un objet de celle-ci l’aide souvent à préserver le souvenir de la personne et, ainsi, à apprivoiser à son rythme la réalité du concept de la mort.

Principales manifestations du deuil

Manifestations sociales

Agressivité envers autrui, comportements colériques, comportements changeants (l’enfant passe de triste à joyeux rapidement), difficulté dans la relation d’attachement (peur d’être à nouveau abandonné), crises plus fréquentes, dépendance accrue, repli sur soi-même.

Manifestations physiques

Sommeil agité (cauchemars ou difficulté à s’endormir), augmentation ou perte d’appétit, constipation, diarrhée, régressions (pipi au lit, parler en bébé, sucer son pouce, bégaiement), maux de ventre, maux de tête.

Manifestations affectives

Tristesse, sentiment d’abandon, sentiment d’insécurité, inquiétude au sujet de la personne disparue, apparition de «pseudophobies» (p. ex. la peur du noir).

Quand vous avez besoin de parler

C'est confidentiel et professionnel

Accompagnement de l’enfant dans le deuil

  • Expliquez-lui la situation dans des mots simples et vrais. Exemple: «Ton petit frère est mort. Il ne reviendra plus. C’est normal d’avoir de la peine.» L’enfant ne comprend pas le sens figuré. Les formules comme «il fait un long voyage», «il s’est endormi pour toujours», «il est au ciel» sont à proscrire. En croyant naïvement vos propos, l’enfant pourrait, par exemple, tenter de monter sur le toit pour aller rejoindre son papa au ciel.
  • Répondez franchement à ses questions.
  • Accueillez les émotions que vit l’enfant de manière bienveillante, rassurante et respectueuse.
  • Rassurez-le en lui disant que la personne décédée ne ressent pas la douleur ni la faim, qu’elle n’a pas peur, etc.
  • Respectez son incapacité à supporter la souffrance dans la durée. Il va traverser des phases de tristesse en alternance avec des phases de jeux.
  • Déculpabilisez-le en lui répétant qu’il n’est pas responsable de la mort de cette personne.
  • Rappelez-lui aussi que la personne ne reviendra pas, même s’il le désire très fort. Pour s’adapter graduellement à la perte de l’être aimé, l’enfant peut continuer de s’adresser, pour un temps, à celui-ci (parent imaginaire). Ce comportement n’est pas pathologique.
  • Aidez-le à exprimer ses émotions par des moyens adaptés à son âge. Exemples: jeux, dessins, collages, histoires, musique, marionnettes, etc. Les jeux sur le thème de la mort et des funérailles sont normaux. L’enfant exprime ce qu’il vit à travers ceux-ci.
  • Parlez-lui, en nuançant vos propos, de ce que vous ressentez. Il n’y a pas de honte à exprimer nos émotions!
  • Maintenez autant que possible la routine, les règles et les interdits.
  • Sécurisez-le sur son avenir en lui nommant des repères concrets et avisez-le des changements prochains afin de l’y préparer.
  • Rassurez-le également en lui disant que vous ne l’abandonnerez pas. Prêtez-lui un objet significatif s’il craint de vous perdre aussi.
  • Invitez l’enfant à observer les changements d’état dans la nature. C’est le principe de naturalisation de la mort: les saisons, le jour et la nuit, le soleil et la lune, la lumière et l’ombre, la transformation chez certains insectes.
  • Informez la garderie de la situation puisque le personnel éducateur peut l’aider à vivre son deuil.
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