Mettre les limites
Pour les jeunes enfants, mettre des limites permet de leur apprendre à respecter les règles et les valeurs familiales. Il faut leur expliquer ce qui est correct et ce qui ne l’est pas, selon nos valeurs et nos attentes au sein de la famille. Expliquez également à votre enfant les conséquences associées pour qu’il sache à quoi s’attendre. L’établissement d’un cadre peut commencer très jeune. Le tout se fait en répétant: plus l’enfant grandit, plus son cerveau se développe, plus nous expliquons les raisons de la limite.
Nous pouvons imposer certaines limites et en négocier d’autres. Par exemple, nous pouvons décider d’imposer la règle que chacun ou chacune ramasse ses choses dans les endroits communs de la maison, mais négocier le nombre de soupers pris en famille pendant la semaine. Nous pouvons imposer que l’ordinateur soit installé dans une salle familiale, mais négocier le temps et les moments où notre jeune peut l’utiliser. Pour négocier une limite, nous pouvons discuter avec notre adolescente ou adolescent et arriver à une entente avec elle ou lui sur la limite imposée ainsi que sur les conséquences si elle ou il la dépasse. Établir des limites ensemble favorise la prise en charge du jeune et le développement de son autonomie.
Au fur et à mesure que notre adolescente ou adolescent se responsabilise, qu’elle ou il vieillit, qu’elle ou il a compris les risques associés à un comportement, nous pouvons renégocier certaines limites, qui doivent cependant toujours convenir aux parents.
L’importance de faire confiance
La confiance est bonne pour:
- L’estime du jeune.
- La relation avec votre jeune.
- L’apprentissage de la vie: cela lui montre que la confiance se gagne, se perd, est longue à retrouver.
- Développer l’autonomie de votre jeune.
La confiance est profitable autant pour l’ado que pour le parent, en rendant l’ambiance meilleure et en valorisant le jeune. Parfois même, les effets sont inespérés: le jeune, plus en confiance, nous montre des choses dont nous ne le pensions pas capable. Rappelez-vous que le fait de douter et de ne pas faire confiance à votre ado amène bien souvent une détérioration de la relation. Cette situation teinte les échanges et peut se transformer en cercle vicieux où le jeune risque de tenter de prouver que nous avons raison de ne pas lui faire confiance.
Dépasser les limites
Un enfant apprend les limites par des essais-erreurs. Cela fait partie de son apprentissage: en observant les réactions de son parent, il verra jusqu’où il peut aller.
Cela continue ensuite à l’adolescence, où le jeune veut prendre de l’autonomie et où il va tester (encore) les nouvelles limites. Le cerveau en développement de l’adolescente ou l’adolescent l’amène à se différencier de ses parents pour s’en détacher et devenir un jour autonome. Toutefois, c’est en sachant exactement où sont les limites qu’elle ou il pourra savoir quand celles-ci sont dépassées.
Lorsque l’adolescente ou l’adolescent a trop de liberté, elle ou il devra probablement aller trop loin pour se sentir autonome. En ce sens, il est important comme parents de lui présenter nos limites réelles. Ainsi, notre jeune saura exactement ce que nous pensons et quelles limites tester.
Un exemple? Si nous acceptons que notre adolescente ou adolescent rentre à 23 h alors que nous voudrions que ce soit à 21 h, nous risquons de voir cette limite repoussée à minuit.
Si nous lui demandons de rentrer à 21 h, si elle ou il veut dépasser les limites, ce sera probablement à 22 h et non pas à minuit, n’est-ce pas? D’une manière ou d’une autre, notre jeune dépassera à sa façon certaines limites que nous lui imposons.
Même si une adolescente ou un adolescent a besoin de dépasser les limites, nous pouvons lui donner une conséquence afin qu’elle ou il enregistre que dépasser une limite lui fait vivre quelque chose de non voulu et, ainsi, elle ou il apprendra à respecter les règles.
Il est également bien d’aider votre ado à réfléchir et à aller au-delà de sa colère et du manque de respect: «Je comprends que tu es en colère, mais ce que tu essayes de me dire en m’insultant, c’est…»
La conséquence

Une conséquence est efficace quand elle favorise l’apprentissage d’une règle par le jeune.
Qu’est-ce que je veux que mon enfant apprenne? La conséquence envoie-t-elle un message qui va dans le sens des apprentissages que je souhaite le voir réaliser?
La conséquence en réponse à un comportement inacceptable doit avoir un sens pour le jeune et celui-ci doit être capable de l’appliquer. Exiger un remboursement d’argent à votre adolescente ou adolescent ou couper dans son allocation (le cas échéant) lorsque celle-ci ou celui-ci vous a volé 10 $ est plus logique qu’une privation de sorties pendant deux semaines.
Il faut aussi se donner du temps pour mettre en place une conséquence. Il faut parfois la répéter souvent et s’accorder un bon moment avant qu’un comportement se modifie! Le parent a intérêt à essayer plusieurs fois une même stratégie avant de l’abandonner. Une conséquence apporte rarement les modifications souhaitées dès la première fois, surtout si le comportement inacceptable est présent depuis longtemps!
Comme parents, nous souhaitons souvent savoir EXACTEMENT quoi faire ou quelle conséquence imposer pour tel ou tel comportement de notre jeune. En fait, une conséquence est bonne quand le parent est capable de la mettre de l’avant et quand elle est efficace, c’est-à-dire qu’elle semble favoriser l’apprentissage de la règle. Ce que nous savons, c’est qu’une conséquence naturelle (donc qui découle du comportement) aura beaucoup plus d’impact sur l’apprentissage. Par exemple: notre jeune refuse d’utiliser de façon adéquate le service Internet de la maison, nous pourrons alors choisir de le débrancher pendant un certain temps.
Le parent a donc tout intérêt à retenir les règles qui lui semblent les plus efficaces et les plus formatrices pour son jeune!